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L’éosinophilie : un biomarqueur prédictif de réponse au nivolumab chez les patients traités pour un cancer bronchique non à petites cellules à un stade avancé - 31/01/18

Doi : 10.1016/j.rmr.2017.10.122 
E. Faugeras
 Interne, Clermont-Ferrand, France 

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Résumé

Introduction

En 2016, dans le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC), plusieurs études sont venues conforter la supériorité du nivolumab en terme de survie globale sur le docetaxel. Bien que les patients exprimant fortement PD-L1 étaient les plus répondeurs, ce bénéfice était observé pour l’ensemble de la population étudiée. L’expression de PD-L1 n’a donc pas d’utilité comme biomarqueur d’une réponse négative. Nous avons voulu analyser les acteurs de l’immunosurveillance comme biomarqueurs simples, reproductibles et peu coûteux au nivolumab. L’objectif était d’évaluer le rapport neutrophile sur lymphocytes (RNL), le taux de lymphocytes (TLc) et d’éosinophilie (TEo) comme biomarqueurs au nivolumab dans le CBNPC avancé.

Méthodes

Il s’agit d’une étude rétrospective menée dans le service de pneumologie du CHU de Clermont. Les valeurs biologiques (lymphocytes, éosinophiles, neutrophiles) étaient recueillies au diagnostic, à l’initiation du nivolumab et à chaque évaluation (toutes les 4 cures). Le nivolumab était administré à 3mg/kg toutes les 2 semaines jusqu’à progression ou toxicité inacceptable. Les seuils définis pour les valeurs étudiées étaient déterminés avec une analyse de sensibilité et selon leur pertinence clinique. Le critère de jugement principal était la survie globale (SG) définie comme le temps entre la première injection de nivolumab et le décès toute cause.

Résultats

Au total, 124 patients, tous prétraités par un sel de platine, ont été inclus de manière consécutive. La SG médiane de la population était de 11,6 mois. À l’initiation du nivolumab, un TLc>ou=1,5G/L n’influençait pas la survie ; un TEo>ou=0,3 G/L améliorait la SG (HR=0,23 [0,07–0,77], p=0,017) et un RNL>ou=3,5 réduisait la SG (HR=2,09 [1,18–3,70], p=0,011). Le RNL au diagnostic de la maladie et en cours de traitement était également associé à une SG réduite (HR=1,93 [1,16–3,21], p=0,011), alors que le TEo n’influençait pas la SG au diagnostic, ni en cours de traitement.

Conclusion

À notre connaissance, il s’agit de la première étude à démontrer qu’une éosinophilie>ou=0,3G/L à l’initiation du nivolumab dans le CBNPC avancé est associé à une meilleure réponse au nivolumab. Récemment, il a été démontré que les éosinophiles contribuent au recrutement des lymphocytes T effecteurs en intratumoral ce qui peut expliquer nos résultats. Dans l’avenir, on pourrait envisager une combinaison d’immunothérapie avec un traitement qui stimulerait les éosinophiles, mais d’autres études prospectives à large échelle sont nécessaires.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 35 - N° S

P. A59 - janvier 2018 Retour au numéro
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